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"Le Beau, c'est le vrai bien habillé" (Balzac)
Sous le feu des critiques, Thomas Jolly, le directeur artistique de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris-2024, s’est expliqué au micro de BFMTV en déclarant que son inspiration ne venait pas de la Cène biblique, mais de Dionysos, « dieu de la fête, du vin ». « L’idée était de faire une grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe », a-t-il précisé avant d’ajouter : « Vous ne trouverez jamais ni chez moi, ni dans mon travail une quelconque volonté de moquerie ou de dénigrer qui que ce soit. » (Figaro 29 juillet, page 4).
Thomas Jolly aurait-il oublié le « Richard III » qu'il mettait en scène au Théâtre National de Toulouse-TNT en avril 2016 dans lequel on le voit, lui-même dans le rôle de Richard III. Dans une scène troublante, il prend la position du Christ sur une croix, ses bras prenant appui sur la croix avec désinvolture.
Mentez, mentez ! Quand en finirez-vous de nous prendre pour des imbéciles ?
Dès lors comment croire cette déclaration du CIO : "Notre intention n'était pas d'afficher un manque de respect à quelque groupe religieux que ce soit (...). Si des gens ont été offensés, nous nous en excusons". Comme me l’aurait dit mon père « Tu ne l’as pas fait exprès, mais il fallait faire exprès de ne pas le faire »… surtout quand on se voit confier la responsabilité d’un spectacle visionné par des milliards de téléspectateurs !
Et le premier complice est le chef de l'État qui n'a pas tari d'éloges à l'issue de l'événement, vendredi 26 juillet. Emmanuel Macron a notamment grandement remercié Thomas Jolly, directeur artistique, pour son "génie créatif". Dans un tel contexte, comment faire confiance à nos gouvernants pour choisir des artistes pour de nouveaux vitraux dans la cathédrale Notre-Dame? La loi a du bon qui impose de restaurer un monument en l'état antérieur, même si, dans l'absolu, des artistes contemporains pourraient proposer de magnifiques oeuvres. Mais une cathédrale n'a pas à être soumise au bon vouloir de décideurs qui font la preuve de leur volonté de provoquer et de promouvoir des idéologies païennes.
Les plus tolérants diront: "à chacun son type de beauté"! Mais qu'est-ce que la beauté? L'idée du beau tient par un lien étroit aux idées de vrai, de bien, d'ordre, d'harmonie, de perfection et de dignité de l'homme. Elle s'adresse à tout l'homme à la fois, aux sens, à l'esprit et au cœur. L'art est la métamorphose d'une matière en une œuvre, et non ce que l’artiste appellera tel. La transgression n'est pas le terrain de jeu d'un Thomas Jolly qui se dirait artiste. L'apprentissage de la littérature et de la poésie permet de passer de l'émotion au sentiment, du non dit au dit, un dit libéré de l'agressivité parce qu'il est transfiguré par la beauté. Le beau est durable.